Marc ne porte habituellement pas de bonnet #portrait
Petit exercice d’écriture consistant à imaginer l’histoire derrière un portrait…
Marc ne porte habituellement pas de bonnet, mais cette fois c’est pour cacher la misère. Sa coupe de cheveux est une catastrophe. Il a décidé de se laisser pousser les cheveux et porte un bonnet en attendant. Son coiffeur est en prison. Pour de vrai ! Cet abruti faisait du blanchiment d’argent mais n’a pas vraiment réfléchi à tous les détails. Il s’est inspiré des restaurants qui gonflent leurs ventes pour injecter de l’argent sale dans leur caisse, et le sortir propre en salaire. Mais quand tu es coiffeur, que tu as un QI de 2 (ce n’est pas lié !) et qu’on te propose de blanchir de l’argent, tu finis par gonfler tes ventes jusqu’à attendre 200 clients un mardi de semaine. Le moindre flic en planque une journée verrait que ce n’est pas 200 mais 10 clients qui poussaient sa porte les (bons) mardi. Pendant qu’il passe quelques mois en prison, la sandwicherie voisine prospère et affiche un chiffre d’affaire plutôt élevé pour ce quartier tranquille…
Marc fume sa dernière cigarette. Enfin c’est ce qu’il pense. «Après celle-là j’arrête !». Cela la rend encore meilleure. 3 jours plus tard, alors qu’il avait tenu bon, lors d’un moment d’égarement il acceptera une cigarette tendue par un ami et ne s’en rendra compte qu’après la première boufée. A cet instant, il ne savait pas que cette cigarette le faisait rebasculer pour de bon, et que quelques années plus tard il en paierait le prix avec un cancer du poumon fatal.
C’est son «ami» Pierre qui le prend en photo ce jour-là. Cela les fait marrer de se présenter l’un l’autre comme «mon ami». Ils aiment regarder la réaction des gens, généralement confus car ils ne savent pas si ce sont des homosexuels en couple ou simplement des amis. Ils aiment marquer une pause après cette introduction pour renforcer la gêne. Mais la gêne, c’est son ami Pierre qui finira par ne plus la supporter. Ce qui était une blague a fini par devenir une vérité trop dur à porter. Il n’osera jamais en parler Marc et disparaîtra soudainement de sa vie.
Marc est détective privé. En commençant ce boulot, il pensait gérer des filatures excitantes sur fond d’héritage, de trahison professionnelle ou de fraude à l’assurance. Mais 99% de ses clients sont des clientes trompées par leurs maris. Pour pimenter son quotidien, Marc a commencé à faire chanter les maris volages. Les femmes le payent pour qu’il trouve des preuves, les maris le payent pour qu’il n’en trouve pas. C’est un autre ami qui lui a soufflé l’idée, sans le vouloir, en racontant la série télé qu’il regardait. Mais il a oublié de préciser que le détective dans l’histoire finissait par se faire tabasser par un mari, et sa femme ! Ça les avait rapproché semble-t-il. Dans le cas de Marc, sa dernière mission se termina avec un mari suspecté volage se révélant être un policier sous couverture dont la femme ignorait la mission. Marc s’en tira avec un avertissement (verbal) et un cassage de gueule (physique). Ce jour-là, il décida de changer de métier, et par dépit fini par accepter un poste de contrôleur à la sécurité sociale, vérifiant la véracité des arrêts maladie.
Son métier de détective excitait généralement les femmes qu’il rencontrait, au premier rendez-vous, pour finir par les rendre paranos quelques semaines plus tard. Un spécialiste de la filature, ayant perdu toute confiance en l’être humain, ne fait pas un bon compagnon. Qui l’aurait cru !
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