Syndrome de l’imposteur — Thibault — ”La peur d’être sous-qualifié sans s’en rendre compte”

Bastien Siebman
3 min readJun 1, 2018

--

Un développeur, des nuages menaçant, on dirait presque une métaphore !

Beaucoup de développeurs sont touchés par le syndrome dit de l’imposteur, à savoir un ensemble de doutes et de manque de confiance donnant l’impression de ne pas être à la hauteur et que personne ne semble le voir. Avec en toile de fond la crainte d’être un jour “démasqué”. Ce sujet m’intéresse en tant que développeur et notamment développeur chez Whoz qui s’attaque au sujet complexe des compétences.

Aujourd’hui c’est Thibault, développeur de 27 ans, qui me parle de son parcours et de sa relation avec le syndrome de l’imposteur.

Son parcours

Après un diplôme de l’Ensimag en 2014 et la création d’une startup dans la foulée, je suis maintenant ingénieur informatique en expérience utilisateur et développement frontend depuis 2017.

Sa définition du syndrome de l’imposteur

Pour moi, le syndrome n’est pas nécessairement le fait de penser que l’on est sous-qualifié par rapport à son poste actuel et d’avoir peur qu’on le découvre. De mon côté, ce syndrome se caractérise surtout par la peur d’être sous qualifié à un poste sans m’en rendre compte. Et donc j’essaye de m’améliorer continuellement, en avance de phase, pour ne jamais arriver dans cette situation (en espérant ainsi qu’on ne soit jamais sous-qualifié).

Par ailleurs, j’ai aussi découvert le syndrome par comparaison à plusieurs de mes connaissances devenus consultants en informatique alors qu’ils ne savaient pas grand chose en informatique. Je trouve presque immoral de conseiller lorsqu’on ne maîtrise pas le sujet. Ces personnes ne semblent pas souffrir du syndrome, et ça me fait redouter davantage encore la possibilité de découvrir que je me mens à moi-même concernant mes compétences.

Sa propre expérience

J’ai vécu cette première expérience lors de mon dernier semestre d’école d’ingénieur. Je ne pense pas que ce soit spécifiquement la formation qui en soit à l’origine mais plutôt le support de rendu. Je me suis rendu compte qu’avec des slides ou des documents Word, il était tout à fait possible de “vendre du vent”. Cela s’est ressenti également dans la préparation des concours de startups ou des documents pour investisseurs. Les compétences réelles semblent avoir peu d’importance dans certains cas et on peut facilement se voiler la face en croyant nos propres “pipeaux”.

Ses astuces

Je me force à m’améliorer quotidiennement et j’ai presque un peu peur de chercher un poste spécifique lorsque j’ai le moindre doute de ne pas être assez qualifié. La seule astuce que j’ai trouvé pour limiter le syndrome est de continuer à travailler quotidiennement en faisant des sides-projects en dehors de mon travail.

De mon côté ce syndrome n’est pas trop contraignant et apporte plus de bénéfices que de contraintes, en dehors du stress continu et la nécessité d’accorder du temps (trop de temps) pour faire des side-projects. Dans mon cas, ce ressenti me pousse à développer ma curiosité et mes compétences. Je pense que cela fait de moi un meilleur développeur et c’est un investissement pour l’avenir.

Comment le détecter

Peut-être en cherchant à identifier ceux qui veulent tout le temps s’améliorer non pas par curiosité mais par peur d’être dépassé. Car à termes ce sentiment de peur continue de n’être pas suffisamment qualifié peut être vraiment pesant et dangereux pour certaines personnes.

Merci Thibault !

--

--

Bastien Siebman
Bastien Siebman

Written by Bastien Siebman

Asana is my secret tool. Asana Certified Pro. Author of several ebooks. Asana Community #1 contributor in the world.

Responses (1)